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Marsabit Kenya
Dans le contexte de la crise liée au Covid-19, le FFEM tente d’apporter une réponse concrète aux populations les plus vulnérables et aux secteurs économiques les plus impactés, par exemple au travers d’un projet de connectivité écologique au Nord Kenya. Le FFEM et l’AFD y soutiennent les activités de l’ONG Northern Rangelands Trust (NRT) pour préserver la biodiversité et répondre aux enjeux sanitaires, économiques, alimentaires et sécuritaires qui touchent plus de 70000 personnes, dans 7 conservancies couvrant plus de 2,5 M ha.

 

 

Des populations plus résilientes

Les communautés pastorales des comtés d’Isiolo et de Marsabit vivent dans des conditions précaires. La création et le soutien aux conservancies* de ces comtés prévus par le projet s’accompagnera d’investissements pour améliorer l’accès des communautés aux services essentiels et notamment à l’eau. Dans le contexte de l’épidémie de Covid-19, l’accès à une eau propre permettra d’éliminer une source potentielle de contagion et facilitera la mise en place des mesures d’hygiène. La création d’infrastructures de santé est également prévue. (*Les conservancies sont des zones protégées non étatiques, formées sur des terres privées et/ou communautaires).

Le maintien et la diversification des revenus sont également essentiels à la survie des communautés pastorales, dont les revenus sont principalement basés sur l’élevage. Durement impacté par la fermeture des marchés, le secteur est au cœur du soutien apporté par NRT, qui travaille à la mise en place de points de vente du bétail alternatifs et sécurisés. Par ailleurs, dans un contexte où le tourisme est devenu impossible, les conservancies appuient la diversification des revenus en encourageant d’autres activités comme le maraîchage, l’apiculture, l’artisanat, la réparation mécanique, grâce à des outils de microcrédit, des coopératives d’épargne et des formations techniques.

Des territoires plus sûrs pour les hommes et la biodiversité

Avec la crise liée au Covid-19, les conflits entre communautés pastorales pour l’accès aux ressources naturelles (eau, pâturages) pourraient s’accentuer. Les structures prévues par les conservancies (gouvernance partagée, comités dédiés à la gestion des ressources, planification des usages, instances de résolution des conflits) permettront de limiter la recrudescence des tensions intercommunautaires.

La crise économique pourrait également entraîner une recrudescence du braconnage, à des fins de trafic (ivoire, peaux) ou alimentaire (viande de brousse), et les moyens alloués par les autorités nationales à la protection de la faune vont pâtir de la baisse des recettes liées au tourisme. L’existence de conservancies permet de maintenir la présence de forces armées dédiées à la protection de la faune sauvage et à la lutte contre le braconnage, complémentaires des autorités nationales.

Enfin, le projet permettra de réduire le risque de diffusion de maladies zoonotiques. Les conservancies communautaires permettent de définir, de manière saisonnière, les zones dévolues prioritairement au bétail et celles à la faune sauvage, notamment par la réhabilitation de corridors de migrations. Ce zonage permet de diminuer autant que possible les interactions entre faune, bétail et populations et, de ce fait, la diffusion de zoonoses entre ces groupes.

L’ONG NRT, un partenaire réactif et au plus près des besoins des populations

Consciente des risques encourus par les communautés du nord Kenya, NRT a sensiblement réduit les déplacements de l’ensemble du personnel impliqué et pilote les actions à distance, dans la mesure du possible.

Par ailleurs, l’ONG mobilise son réseau, en lien avec les gouvernements de counties, pour sensibiliser les communautés sur la pandémie. Elle finance aussi la diffusion par des radios locales de programmes de mathématiques, d’anglais et de swahili, pour assurer une continuité scolaire dans les conservancies.  

Une part des financements de l’AFD et du FFEM viseront à renforcer les capacités de NRT afin de lui donner davantage de moyens dans la réponse sanitaire, économique et environnementale à la crise. L’ONG pourra ainsi intervenir et soutenir les 39 conservancies communautaires de son réseau et ses 400 000 membres, dans les 10 counties du nord et de la côte.