• logo linkedin
  • logo email
Nebeday rencontre PPI 20 ans
Depuis sa création, le Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) soutient des projets conciliant protection de l’environnement et réduction des inégalités, en veillant à l’inclusion des femmes dans les circuits économiques et les instances de décision. Cette approche permet d’assurer, dès les premières étapes, des initiatives pérennes et leur passage à l’échelle pour un développement à la fois durable et inclusif. Le FFEM contribue ainsi aux efforts internationaux vers l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans le monde, des exigences inscrites dans la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, dont nous célébrons cette année le 30ème anniversaire.

À l’occasion de la Journée internationale des femmes, coup de projecteur sur l'action de Tropical Forest and Rural Development (TF-RD), une association camerounaise, soutenue par le FFEM via le Programme des Petites Initiatives supervisé par le Comité français de l’UICN, qui œuvre à l’échelle du Cameroun à pallier l’exclusion systémique des femmes de l’économie formelle. Cette initiative illustre les liens possibles entre conservation de la biodiversité et inclusion économique des femmes, via la création de chaînes de valeur autour des produits forestiers non ligneux (PFNL) et de l’agroforesterie.

C’est aux abords des aires protégées du Cameroun, tel que la Réserve de faune du Dja ou le parc national de Campo Ma’an, que TF-RD œuvre en soutenant des groupes de femmes autochtones dans la collecte et la transformation des PFNL comme l'huile de moabi, le beurre de karité ou encore le njangsang. Grâce à des formations en techniques de récolte durable et en gestion d'entreprise, ces femmes développent des produits cosmétiques naturels à vocation d’être commercialisés sur les marchés nationaux et internationaux.

En collaboration avec des partenaires privés tels que Tropical Forest Food and Cosmetics, TF-RD accompagne ces groupes de femmes à commercialiser leurs produits, tout en favorisant les processus de transformation locale pour maximiser les bénéfices communautaires. Cette approche permet aux femmes de générer des revenus stables tout en préservant les écosystèmes forestiers, et ainsi de les amener progressivement vers une autonomie et une sécurité financière.

Je suis entrée dans la récolte de djansang grâce à Tropical Forest. Quand ils sont arrivés en 2015, nous faisions encore la récolte sauvage, sans vraiment connaître l’utilité du produit. Nous ne cherchions que de petites quantités, juste de quoi manger à la maison avec nos enfants. Tropical Forest nous a montré comment récolter et préparer un njansang de qualité.

, témoigne Rose Francise Ngongwe, productrice de njansang.


L’ONG a mis un accent à la sécurisation des droits d’accès aux ressources naturelles des terres protégées, aussi bien pour les hommes que les femmes indigènes, via des négociations avec les autorités locales et les exploitants forestiers. TF-RD œuvre ainsi à faciliter la signature d’accords qui garantissent aux femmes le droit de récolter des PFNL sur certaines concessions.

 

 

                                                                                                 

 

Ainsi, dans la communauté Baka de Bifolone, les femmes ont joué un rôle central dans le transfert des droits fonciers, leur permettant de développer des chaînes de valeur locales et d’investir dans l’éducation des enfants, la création de petites entreprises et la résilience communautaire. De même, dans la périphérie de la Réserve de faune du Dja, où se situe l’une des forêts humides d’Afrique les plus vastes et les plus riches en biodiversité, les femmes sont en première position des négociations avec les entreprises d’exploitation forestière, et leurs positions sont représentées auprès des partenaires clés tels que le Ministère des Forêts et de la Faune du pays, qui accorde les droits sur l’utilisation des PFNL.

Les actions de TF-RD illustrent la façon dont le développement économique des femmes peut être allié à l’amélioration des conditions de vie des communautés et à des actions de préservation de la biodiversité. Par la structuration et l’accompagnement de groupes d’initiatives, l’association favorise l’autonomie et la prise de parole de ces minorités. En cette Journée internationale des femmes, célébrons ces actrices du changement qui, par leur engagement et leur savoir-faire, tracent la voie vers un avenir plus équitable et respectueux de la nature.