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Projet Macizo
Afin de mieux appréhender le travail du Fonds Français pour l'Environnement Mondial, nous vous proposons une rencontre avec Xavier Debade, qui a intégré le FFEM en juillet 2023 en tant que responsable des projets qui intègrent la problématique de la conservation des forêts et de la restauration des écosystèmes. En tant que premier réservoir de biodiversité terrestre, les forêts représentent un levier de régulation du climat non négligeable.

Grâce à son expertise, Xavier contribue à concrétiser l'un des pans les plus importants du travail du FFEM : en alignement avec les engagements internationaux de la France, il contribue à la valorisation des démarches zéro déforestation, à la mise en place de modèles de restauration des terres, des sols agricoles et des forêts, ou encore à la production d’information sur les performances des systèmes agroécologiques, agroforestiers et forestiers.

 

Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours professionnel antérieur et des projets ou expériences qui ont orienté votre carrière ?

Amoureux de la nature et écologue de formation, mon parcours professionnel a toujours été étroitement lié à l’étude et à la préservation du vivant. 
Mes expériences passées m’ont conduit dans différents secteurs, ONG de conservation mais aussi énergétique et minier, pour le compte d’acteurs variés tels que maitrises d’ouvrage, maitrises d’œuvre et bureaux d’études, avec toujours comme fil conducteur les sciences environnementales.
Le travail sur le terrain est indéniablement l’aspect le plus gratifiant. Parmi les moments qui ont marqué ma carrière, je me souviens tout particulièrement d’un trek de 4 jours dans la cordillère des Andes au Pérou à la recherche d’ours à lunettes. Ce qui m’a le plus touché durant cette aventure, ce sont les rencontres avec les habitants de ces lieux, qui t’accueillent les bras ouverts malgré leurs conditions de vie modestes. 
 

Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre le FFEM ?


Mon choix de rejoindre le FFEM n’est pas le fruit du hasard, au regard de ma trajectoire. En arrivant à l’AFD, le FFEM était déjà dans ma tête, car il joue un rôle clé en tissant des liens entre de nombreux pays et acteurs du changement à travers le monde et soutient des projets positifs pour l’environnement et le développement local.

 
Le FFEM offre une dimension unique où l’on peut financer des projets novateurs avec une prise de risque assumée. Il y a cette dimension « pilote », où parfois les choses ne fonctionnent pas comme prévu, mais l’important reste de tester de nouvelles choses. Cette approche permet de sortir des sentiers battus, tout en donnant également la possibilité de répliquer et d’amplifier les actions entreprises par effet boule de neige. J’avais déjà expérimenté cette approche auparavant dans le cadre du programme européen LIFE, sur ces mêmes thématiques qui me tiennent à cœur.

Maintenant que vous faites partie de l’équipe du FFEM, pouvez-vous nous parler de votre nouveau rôle et des responsabilités qui lui sont associées ? Comment vous sentez-vous à propos de cette nouvelle aventure ?


Mon nouveau rôle est d’accompagner des porteurs de projets travaillant sur les enjeux liés à l’usage durable des forêts, et de la restauration des écosystèmes de manière plus générale dans les pays du Sud. S’intéresser à ces sujets est captivant car des écosystèmes en bonne santé constituent notre meilleure arme dans la lutte contre le changement climatique, et sont tout bonnement le gage de notre capacité à vivre sur cette planète. 


En tant que responsable projets du secrétariat du FFEM, instance opérationnelle du Fonds, je participe à chaque étape du cycle du projet (instruction, suivi en exécution et capitalisation), et suis à l’interface entre les porteurs de projets et les autres organes de gouvernance que sont le comité de pilotage et le comité scientifique et technique. 
Je suis ravi de faire partie de cet instrument financier qu’est le FFEM car sa mission est totalement alignée avec le nouveau cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, pour des modèles de développement plus justes et plus durables
 

Quels sont les principaux enjeux et défis liés à la thématique dans laquelle vous êtes impliqué ? 


Les enjeux liés aux forêts, en particulier dans les pays du Sud, sont multiples et cruciaux. Les forêts jouent un rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique, en tant que réservoirs de biodiversité, gage de leur résilience, et fournissent une multitude de services écosystémiques à des millions de personnes à travers le monde dont les moyens de subsistance en dépendent. 


La forêt amazonienne, par exemple, façonne le climat, générant des « rivières aériennes » ou rivières « volantes » créées par l’évapotranspiration de son couvert forestier et qui arrose toute la région, jusqu’au sud du Brésil, l'Uruguay, le Paraguay et le nord de l'Argentine, essentielles donc pour la production agricole et la vie de millions de personnes en Amérique latine.
Et pourtant, la perte de surface forestière et la dégradation de ces écosystèmes continuent à un rythme effréné, au profit par exemple de l’expansion agricole qui reste la principale pression en zone tropicale. Leur protection et restauration est donc essentielle pour préserver l’équilibre climatique et assurer un futur viable pour les populations humaines et le vivant en général. 


Pour faire face à ces défis, il est essentiel de préserver et de gérer de manière plus efficace les écosystèmes forestiers, de repenser nos modèles agricoles et d’en accompagner ses acteurs, et de revoir nos manières de consommer. A ce titre, la récente adoption du règlement européen contre la déforestation et la dégradation des forêts qui vise à interdire la mise sur le marché ou l’exportation depuis le marché européen de produits ayant contribué à la déforestation ou à la dégradation des forêts est je pense une avancée significative.


En dehors du travail, quelles sont les activités que vous pratiquez, vos intérêts ou engagements personnels ? Pouvez-vous nous parler des passions qui animent votre vie ? Nous serions ravis d’en apprendre davantage sur ce qui vous motive en dehors du cadre professionnel.


En dehors de mon travail, ma vie est guidée par ma passion pour la nature. Je suis un passionné de permaculture et de jardinage. Cultiver des aliments de manière durable et créer un environnement propice à la biodiversité me connectent à la terre. En tant que parent, j’essaie d’inculquer à mes enfants l’importance de préserver notre planète. J’essaie de me remettre en question sur ma façon d’habiter cette terre et sur ma manière de consommer. Je crois au partage d’expériences et au lien social pour construire ensemble un avenir durable et désirable.
 

Depuis sa création, le FFEM a soutenu plus d'une centaine de projets innovants axés sur la conservation des forêts et terres agricoles. Grâce au travail fourni aujourd'hui par Xavier Debade, nous poursuivons une approche transversale en conjuguant les actions de conservation avec les promotion de modes de production agricoles et forestiers pérennes. De plus, le FFEM met un accent à la reconnaissance des droits des populations locales en priorisant les démarches intégrées et concertées d'aménagement durable des territoires forestiers, et en prenant en compte la valeur sociale et les intérêts économiques sous-jacents.