Le projet se situe dans la partie Nord-Ouest de la région des Savanes. Les systèmes de culture sont diversifiés, à dominance de grandes céréales (maïs, sorgho, mil) et avec une part assez réduite des légumineuses. Les sols sont fragiles, souvent dégradés dans un contexte de sécheresse et de forte pression humaine, sensibles à l’érosion et aux aléas climatiques. Les parcs agroforestiers traditionnels sont en régression. On observe une forte diversité des élevages mais de faible productivité, liée à des difficultés dans la conduite sanitaire et alimentaire. Le potentiel agricole des bas-fonds est sous-valorisé et la maîtrise des cultures maraîchères est hétérogène, avec un accès aux marchés limité, l’organisation des producteurs est récente et encore faible.
Au niveau des cultures, les pratiques sont très orientées sur l’utilisation peu raisonnée d’intrants (engrais chimiques, pesticides) et on observe un abandon des pratiques traditionnelles de jachères et rotation ce qui aggrave la dégradation des sols. Il est nécessaire d’enrayer ces mécanismes, au niveau parcelle, exploitation et terroir, par des modes de gestion agro écologiques et des pratiques conservatoires. Il est important de renforcer la biodiversité, en réhabilitant la place des arbres dans les systèmes de production.
Au niveau de l’exploitation, l'amélioration de la résilience économique passe par le renforcement du petit élevage et l’intégration agriculture-élevage, l’équipement (individuel et/ou collectif), et une meilleure valorisation des produits issus des pratiques durables (légumineuses, produits maraîchers, produits animaux).
Les enjeux sont de renforcer l’organisation des producteurs, de mettre à disposition de l’ensemble des acteurs du secteur agricole et environnemental des références technico-socio-économiques, sur des pratiques agricoles durables expérimentées et validées, et enfin, de construire des outils de capitalisation et de mesure des impacts de l’agriculture durable sur le milieu.
Le projet s’organise en trois composantes :
- Gestion durable des sols, développement des pratiques durables de gestion du milieu à l’échelle territoriale : caractérisation agro-environnementale des terroirs, cartographie participative, formations et mise en œuvre de pratiques agro-écologiques, visites d’échange et capitalisations, aménagements de conservation des sols, équipement en charrettes asines pour la gestion des biomasses et de la fertilité, formations en agroforesterie, restauration des parcs agroforestiers.
- Renforcement économique durable des exploitations, amélioration de leur résilience et sécurisation alimentaire et économique des ménages : formation aux techniques d’élevage améliorées, amélioration de l’habitat et suivi sanitaire, aménagement et mise en valeur des bas-fonds par un maraîchage valorisant des pratiques durables, gestion des pesticides et lutte intégrée, appui aux organisations de producteurs pour le stockage et la vente groupée des céréales et des légumineuses
- Diffusion des résultats, renforcement des capacités des acteurs locaux, nationaux et sous régionaux sur l’agriculture durable et son potentiel pour l’adaptation au changement climatique en zone sèche : suivi-évaluation des impacts sur le milieu et l’économie des ménages (stockage du carbone et fertilité, adaptation aux aléas climatiques, évolution des revenus), production de références technico-économiques, renforcement des capacités, diffusion des résultats à l’échelle de la sous-région, concertation entre acteurs du territoire.
- aménager et réhabiliter les parcelles et les milieux dégradés grâce à la diffusion et à l’adoption de pratiques agro écologiques ;
- Initier une dynamique de renforcement de la présence des ligneux dans les systèmes de production pour améliorer la résilience globale du milieu ;
- améliorer l’assise économique et la capacité d’épargne des ménages par le développement et l’intensification durable du petit élevage. L’alimentation des familles paysannes et leurs sources de revenu sont plus diversifiées, notamment par le développement du maraîchage et des légumineuses (soja, voandzou) ;
- atténuer le risque alimentaire et économique grâce au warrantage et à une meilleure gestion des stocks et des ventes groupées de céréales et légumineuses ;
- produire et diffuser des références techniques pour le développement de formes d’agriculture plus durables et résilientes. Les capacités des acteurs locaux, nationaux et sous-régionaux sont renforcées en matière d’agriculture durable et d’adaptation aux aléas climatiques ;
- améliorer le niveau de concertation des acteurs de la région des Savanes afin d’atteindre les objectifs (durabilité et résilience).
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