Lors de la COP21 de 2015 à Paris, les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord ont été incités à innover pour s’adapter au changement climatique. Des stratégies d’atténuation et d’adaptation sont particulièrement nécessaires en Égypte et au Liban, où la gestion de l’eau est mise en diffi-culté par l’adoption de pratiques agricoles et de méthodes d’irrigation non durables.
Porté par le CIHEAM-IAMM et soutenu par le FFEM, le projet SupMed vise à préserver les ressources hydriques et à améliorer les revenus des ménages agricoles ruraux de deux territoires, la plaine de Beqaa au Liban et le gouvernorat de Louxor en Égypte. Il s’inscrit dans l’initiative « 4 pour 1000, les sols pour la sécurité alimentaire et le climat » impulsée par la France, qui vise à combiner les objectifs d’atténuation et d’adaptation en améliorant la résilience des systèmes agricoles.
Le projet est divisé en six composantes :
- Sensibiliser les acteurs locaux aux effets du changement climatique, aux pratiques agroécologiques et à l’amélioration de l’infrastructure d’irrigation.
- Co-construire collectivement et sélectionner des stratégies d’adaptation et d’atténuation pour mieux gérer la demande hydrique, diversifier la production et améliorer le revenu des ménages agricoles.
- Utiliser un outil d’aide à la décision contextualisé basé sur la modélisation bioéconomique.
- Mettre en œuvre sur le terrain des stratégies issues du modèle par des agriculteurs volontaires.
- Valoriser et disséminer des résultats de SupMed.
- Coordonner les activités de gouvernance, de choix d’expertise sur le terrain et de suivi du projet.
- Rénover et renforcer des infrastructures d’irrigation dans les deux territoires.
- Identifier et tester des itinéraires techniques (cultures adaptées, rotation), des modèles de production et des stratégies d’adaptation au changement climatique.
- Renforcer les directions régionales agricoles en capacité de donner des conseils en matière de stratégies d’adaptation contextualisées.
- Diffuser les pratiques agroécologiques à grande échelle.
- Élaborer des stratégies d’adaptation par les universités et centres de recherche nationaux grâce à l'utilisation d’outils de modèles bioé-conomiques.
- Renforcer les ministères en vue de l’élaboration de stratégies agricoles nationales et territoriales.
Le projet est testé et évalué sur le terrain. Il accorde une grande importance à la contextualisation de choix stratégiques et à leur intégration dans les stratégies générales des ménages agricoles. Grâce à la modélisation, il teste et évalue en amont de multiples choix stratégiques contextualisés des simulations qui guident les décideurs dans la mise en place de mesures incitatives. L’approche sociale, économique et technique des ménages agricoles adoptée dans le cadre de ce projet est en soi innovante. Les méthodes déployées, notamment la modélisation, sont reproductibles dans d’autres lieux.
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