Repenser les relations hommes-faune : les grands singes à l’honneur

publié le 22 Octobre 2018
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KNOL7335 © Constance Corbier-Barthaux, FFEM
A l’occasion du colloque organisé ce jour au Palais du Luxembourg sur la thématique des grands singes, le FFEM lance officiellement un projet de rééquilibrage des interactions hommes/forêt/faune sauvage en Ouganda, en présence du ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy.

« Sauver les grands singes : un enjeu pour l’humanité ». Le titre du colloque, organisé en partenariat avec le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), est au cœur du projet soutenu par le FFEM. Les sujets débattus dans les tables rondes du colloque se retrouvent en effet dans ce projet. A commencer par la problématique des parcs nationaux : leur rôle de préservation conduit parfois à ériger des frontières entre populations riveraines et écosystèmes du parc.

Dans le nord du Parc national de Kibale en Ouganda, le projet FoFauPopU (Forest, Fauna, Population in Uganda) vise à répondre à la situation de conflit existant entre les hommes et la faune sauvage. D’un côté, les babouins,  chimpanzés et éléphants qui pillent les champs et les jardins des agriculteurs en bordure du parc ; de l’autre, des communautés locales touchées par la pauvreté et la malnutrition et les petits producteurs et les sociétés de thé qui utilisent des intrants chimiques néfastes à la santé des populations, comme de l’écosystème forestier et de sa faune. Conséquence de ces conflits de territoire : 1/3 des chimpanzés ont des membres amputés, victimes indirectes des pièges posés pour la capture de gibier, dans un pays où la chasse est interdite ; 25% des chimpanzés et de nombreux babouins présentent également des malformations faciales et un pourcentage notable de stérilité chez les femelles.
Afin de rétablir un équilibre viable entre développement économique et social de la région et protection de la biodiversité, le projet FoFauPopU se mobilise sur trois activités principales :

  1. Renforcer la gouvernance collective des communautés riveraines et des institutions impliquées dans le but de gérer durablement les ressources et ainsi contribuer à réduire la pauvreté et l’insécurité alimentaire et à préserver la biodiversité ;
  2. Réduire les conflits et les nuisances entre les hommes et la faune ;
  3. Développer et valoriser économiquement la production biologique et le commerce équitable des cultures, afin notamment de limiter les problèmes de santé humaine et animale et d’inciter les populations à collaborer à la préservation de l’environnement.