L’agriculture demeure au Maroc et en Tunisie un secteur clé en matière de croissance économique, de sécurité alimentaire et d’équilibre des territoires.
Malgré d’importants investissements, les performances de l’agriculture marocaine et tunisienne restent toutefois fortement dépendantes des pluies, compte tenu de la prédominance de l’agriculture pluviale.
Cette situation de vulnérabilité à l’aléa pluviométrique risque encore de s’aggraver aux horizons 2030 et 2050 en raison des changements climatiques prévus, qui se traduiront par un renforcement des conditions d’aridité et de stress hydrique.
Les premières études disponibles au Maroc et en Tunisie indiquent qu’en l’absence de mesures d’adaptation, les changements climatiques auront des impacts négatifs sur le développement de l’agriculture : baisses de productivité, baisses de revenu mais aussi augmentation du risque agricole voire modification des équilibres de territoires.
En contribuant à gérer le risque climatique, le projet entend soutenir et accompagner les programmes d’investissements engagés en faveur du secteur de l’agriculture.
Le projet développe des outils de sécurisation du revenu des agriculteurs et d’incitation à l’adaptation des pratiques culturales face au changement climatique, à partir d’instruments de couverture du risque. Il est mis en œuvre selon quatre composantes :
- Amélioration et diffusion de connaissances : développer des outils et des compétences à destination des opérateurs de terrain et de l’assurance au Maroc (Fès-Boulemane, Tanger-Tétouan, Taza-Al Hoceima-Taounate) : production d’études régionales de vulnérabilité de l’agriculture au changement climatique, de stratégies régionales/locales d’adaptation et de guides pratiques sur les outils d’évaluation.
- Expérimentation et diffusion de technologies innovantes : diffuser les pratiques agricoles existant au Maroc pour améliorer la productivité des sols par le biais d’opérations pilotes en milieu paysan, dans un contexte d’aridification croissante du climat : test de technologies d’agriculture de conservation par des petits et moyens agriculteurs (génétique, économie d’eau, agronomie, bio-fertilisation...).
- Gestion des risques climatiques : définir des modèles de gestion efficace en testant la faisabilité d’une assurance au Maroc et d’un fonds de garantie en Tunisie au risque de sécheresse, construction de méthodes indicielles pour l’évaluation des rendements (modèle agro-climatique), utilisation de la télédétection pour fournir des outils d’analyse, de suivi et de pilotage du risque, dispositifs paramétriques pour rendre l’assurance incitative aux pratiques climato-résilientes, sensibilisation à la viabilité financière du système assurantiel dans un contexte de risques hydro-climatiques croissants.
- Coordination, pilotage et suivi-évaluation : piloter les actions transversales dans les deux pays, nécessaires à la bonne exécution du projet : recrutement d’une assistance technique de niveau international, suivi et évaluation technique et financier, communication et échange entre les acteurs marocains et tunisiens.
En améliorant les capacités de résilience de l'agriculture marocaine et tunisienne au changement climatique, le projet a un impact positif sur la sécurité alimentaire, la création de richesse et l’emploi :
- au Maroc, améliore la connaissance des impacts du changement climatique dans les régions du Nord et de renforcer les capacités d’expertise et d’actions des acteurs impliqués dans la mise en œuvre du plan de relance de l’agriculture : le « Plan Maroc Vert » ;
- en Tunisie, sécurise le revenu agricole des agriculteurs bénéficiaires de l’assurance agricole.