L’agro-écologie est née de la conjonction de la possibilité de cultiver sans labourer depuis la mise sur le marché des herbicides et de la nécessité de protéger les sols dans les zones agricoles soumises au travail mécanique profond du matériel motorisé et à une forte érosion. Dès 1980, le CIRAD a intensifié ses recherches sur les « plantes de couverture » génératrices de biomasse pour la reconstitution de la fertilité des sols. Ses expérimentations sur les systèmes de semis direct sur couverture végétale (SCV) ont suscité l’intérêt du FFEM qui a financé des projets de mise au point des recommandations techniques fin des années 1990 et du MAE qui a lancé en 2000 une initiative en matière d’agro-écologie avec les principaux partenaires de l’aide française au développement (CIRAD, FFEM, AFD) : Plan d’Action global en Agroécologie. Alors que ce plan est achevé et que les projets pilotes initiés dans les pays ont obtenu des résultats concrets et probants, des demandes se manifestent dans plusieurs régions en développement intéressées. Les systèmes de culture en semis direct avec couvertures végétales (SCV) reposent sur trois principes indissociables : l’absence de tout travail du sol, la couverture végétale permanente du sol par des par des espèces dédiées à la production de biomasse sur et dans le sol, et la constitution d’une large biodiversité avec des espèces végétales multifonctionnelles et des populations macro et microbiologiques associées. Des espèces dédiées à la production de biomasse sur et dans le sol, et la constitution d’une large biodiversité avec des espèces végétales multifonctionnelles et des populations macro et microbiologiques associées.
Ce projet prévoit : 1. l'appui à la préparation de projets d’agro-écologie : financement d’études préalables à de nouveaux projets d’agro-écologie (missions ou études d’identification, voyages de sensibilisation, études de faisabilité, études d’évaluation ex-ante de projets pour le compte des bailleurs) ; 2. des appuis méthodologiques et techniques aux projets en cours : des missions d’appui du CIRAD ou d’autres partenaires techniques (IRD, INRA,…) sont nécessaires auprès des projets du plan d’action global dans les différents pays, pour renforcer leurs capacités, faire évoluer leur savoir-faire et les méthodes, et renforcer l’approche en réseau ; 3. des actions de capitalisation, formation, communication et diffusion des résultats : des capitalisations par pays permettront de disposer d’un bilan des atouts et des contraintes de la diffusion des SCV. Le programme diffusera des synthèses transversales pour chacune des grandes régions impliquées et organisera la formation des ingénieurs et des techniciens récemment impliqués dans les projets d’agro-écologie.
Ce projet bénéficie à l’environnement mondial par sa participation à la lutte contre la désertification, à la réduction des gaz à effet de serre (baisse des consommations de carburants en agriculture motorisée et des consommations d’engrais et séquestration de carbone dans les sols) et au maintien de la biodiversité (flore et faune du sol). Les principaux impacts consécutifs au redressement du taux de matière organique des sols agricoles sont : le redressement de la fertilité ; l’amélioration de la porosité, facilitant l’infiltration des pluies et abaissant le ruissellement, qui engendrera une baisse de l’érosion hydrique ; une meilleure rétention de l’eau par les sols, et une meilleure alimentation en eau des cultures. Outre son aspect innovant de par le soutien au développement d’une nouvelle forme d’agriculture qui opère un changement de paradigme en faisant la démonstration que le travail mécanique du sol n’est plus indispensable, ce projet est également démonstratif et réplicable dans d’autres régions du monde.