Si l’exploitation forestière et l’agriculture ont fondé le développement de la Côte d’Ivoire au XXe siècle, ce dernier s’est fait au détriment de la couverture forestière du pays : elle a perdu 90 % de sa surface originelle. La déforestation associée à la monoculture (hévéa, cacao, palmier) a engendré une dégradation et une perte de fertilité des sols. Cela constitue une menace pour le secteur agricole qui représente 27 % du PIB, ainsi que pour le climat, dont l’équilibre dépend des stocks de carbone organique.
Pour répondre à ce double enjeu, le projet Terri4sol promeut un aménagement multifonctionnel des territoires et une agriculture durable zéro déforestation. Avec le soutien du FFEM, il vise à restaurer les stocks de carbone organique, ce qui constitue le fondement de l’initiative internationale 4 pour 1 000.
Le projet se divise en trois composantes :
- Accompagner les autorités de Côte d’Ivoire et les acteurs concernés dans l’élaboration et le pilotage d’une stratégie nationale « 4 pour 1 000 / Triple A ».
- Développer des scénarios régionaux d’aménagement multifonctionnel des territoires agricoles, forestiers et post-forestiers pour préserver et restaurer les stocks de carbone organique.
- Mettre en œuvre de tels scénarios avec les populations au niveau local, dans la région pilote de la Mé, et en évaluer les impacts climatiques et socio-économiques.
- Amélioration des connaissances biophysiques et socio-économiques de la dynamique du carbone organique.
- Adoption d’objectifs stratégiques pour préserver et restaurer les stocks nationaux de carbone organique.
- Promotion de pratiques agricoles durables en développant des scénarios d’aménagement multifonctionnels locaux et en accompagnant les producteurs dans leur mise en œuvre.
- Capitalisation des informations et communication sur le projet.
Le projet Terri4sol concilie protection de l’environnement et développement économique et social. Le financement du FFEM va permettre de faire le lien entre les initiatives actuelles, qui ciblaient la recherche ou l’opérationnel sans les concilier. Dans le contexte ivoirien actuel, l’innovation réside dans le lancement à plusieurs échelles d’une dynamique de changement fondée sur un modèle agroforestier et la multifonctionnalité des paysages agricoles. Elle repose également sur la synergie entre différents acteurs pour faire émerger une vision partagée du territoire.
Enfin, le projet offre un cadre propice à la reproduction de ses résultats grâce à la politique volontariste du gouvernement de la Côte d’Ivoire et au procédé du passage à échelle. Ces enseignements pourront être repris pour l’ensemble des paysages de forêts humides d’Afrique de l’Ouest.
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évaluationpublié en Novembre 2021