Les îles concentrent, sur 5 % de la surface de la terre, 20 % des espèces de plantes et vertébrés terrestres. 600 millions d’habitants dépendent des services écosystémiques des milieux insulaires pour l’eau, l’alimentation, le logement, les médicaments et les ressources nécessaires à leur vie quotidienne (Convention sur la Diversité Biologique-CDB, 2010).
Les petites îles du monde entier font face à des problématiques communes : pressions exacerbées par l’étroitesse de leur territoire, ressources limitées, sensibilité aux dérèglements climatiques, variation des flux saisonniers.
En dépit de plusieurs initiatives internationales de « mise en réseau » portées par des institutions comme le Global Island Partnership (GLISPA) ou l’UNESCO, les gestionnaires de petits territoires insulaires qui ne bénéficient pas d’un statut de protection et qui ne constituent pas des États à part entière témoignent d’un relatif isolement pour la mise en œuvre de mesures de gestion ad hoc sur leur territoire : déficit de ressources, manque d’expérience, informations sur les bonnes pratiques peu accessibles, rareté des échanges avec les pairs. Autant de freins au déploiement de bonnes pratiques de gestion sur ces territoires souvent caractérisés par la richesse de leur patrimoine terrestre et marin.
Le projet est structuré en quatre composantes :
- Mettre en place une plate-forme « Banque d’Initiatives » qui compile et valorise les expériences reproductibles en milieu insulaire et les bonnes pratiques sectorielles au sein de fiches techniques et de vidéos mises en ligne et accessibles en anglais et en français.
- Créer et animer le réseau international « Club des Petites Îles Durables » qui rassemble des gestionnaires de petites îles, des spécialistes techniques et les partenaires du projet (bailleurs, ONG, mécènes, fondations dédiées à la recherche, etc.).
- Diagnostiquer des territoires en vue de la mise en œuvre de la démarche de labellisation. Le processus de labellisation, tel qu’il est envisa-gé, accompagne les îles candidates dans la construction d’un projet de gestion durable sur leur territoire.
- Gestion et pérennisation de l’initiative. Activités destinées à assurer la gestion, la communication externe et le suivi-évaluation du projet par le Secrétariat de l’initiative, ainsi que les actions entreprises pour garantir son autonomie à l’issue du projet sur 5 ans.
7 sites pilotes bénéficieront du soutien du FFEM : île d’Ibo (Mozambique), îles de la Mer d’Emeraude (Madagascar), îles d’Urok et de Bolama (Gui-née Bissau), île de Gorée (Sénégal), île de Principe (Sao Tomé et Principe), île de Santa Luzia (Cap Vert), île de Kerkennah (Tunisie).
13 autres îles « du Nord » sont associées à cette initiative : Tavolara (Italie), Palmaria (Italie), Capraia (Italie), Sainte Marguerite (France), Lavezzi (France), archipel des îles d’Hyères (France), Sazani (Albani), Sifnos (Grèce), Tabarca (Espagne), Cavoli (Italie), Archipel des Embiez (France), îles du Frioul (France), Zlarin (Croatie), Ilur (France), Quéménès (France), Millau (France) et Archipel des Glénans (France).
- Valoriser les actions insulaires intégrées combinant gestion vertueuse des ressources naturelles, protection de la biodiversité, gestion des flux (énergie, eau, déchets, etc.) et favoriser la participation locale.
- Améliorer le bien-être des communautés locales grâce aux démarches de développement durable entreprises par les îles, en encadrant les usages des ressources naturelles.
- Concrétiser les engagements pris par les gestionnaires à travers la création d’un label et faciliter l’accès des petites îles à des financements publics pour la réalisation de projets de gestion intégrée, grâce à l’engagement de ces territoires dans la démarche de certification.
- Créer une plateforme d’échanges et de bonnes pratiques pour les gestionnaires des petites îles de moins de 150 km².
Le projet propose des logiques d’accompagnement des gestionnaires des petites îles, par la création du Club des Petites îles durables, un levier destiné à fédérer des initiatives et potentialiser les capacités existant localement en mettant en réseau les acteurs des petites îles, notamment dans l’Océan Indien et en Afrique de l’Ouest, territoires peu ou sous-représentés dans les réseaux existants tels que le GLISPA et les groupes d’action liés au SIDS.
Par ailleurs, le label est adossé à un cortège d’outils de capitalisation de projets : les territoires pilotes peuvent se nourrir des expériences passées du FFEM, et d’autres partenaires de l’Initiative et à l’inverse être pourvoyeurs de bonnes pratiques susceptibles d’être reproduites à d’autres échelles de territoire. Enfin, il est assorti d’outils méthodologiques pour mesurer l’impact réel du label sur les territoires et l’étude de parangonnage réalisée en amont de la faisabilité du projet a bien montré que ce label ne dupliquait pas ceux existants, mais constituait bien une nouvelle approche.
L’initiative est une démarche innovante car elle vise à la fois à encourager, accompagner et fédérer les petites îles autour de la mise en œuvre d’actions pour la prise en compte des ressources et de la biodiversité.
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