Développer l’exploitation artisanale du bois pour protéger les forêts (PROFEEAC)

L’exploitation artisanale du bois est une pratique largement répandue en Afrique centrale. Mais cette activité informelle très rentable qui génère des milliers d’emplois fragilise la mise en œuvre des projets de gestion durable des ressources forestières par les États. Ces derniers se sont concentrés sur le modèle de l’exploitation forestière industrielle par les concessions. Aujourd’hui, avec le projet PROFEEAC, le CIFOR cherche à pérenniser et à formaliser l’activité forestière artisanale pour réduire la dégradation des forêts rurales. À plus long terme, l’exploitation artisanale et légale du bois pourra devenir un secteur moteur de croissance verte et inclusive : ce secteur favorise l’activité des acteurs fragiles, valorise la tenure coutumière dans le domaine forestier rural, et encourage les modèles démocratiques de gouvernance locale.

Ce projet repose sur cinq composantes :

• Évaluer et suivre la dégradation forestière liée à l’exploitation artisanale.
• Élaborer des mesures locales de régénération et de reboisement des espèces ligneuses et d’agroforesterie dans les territoires sélectionnés.
• Soutenir l’exploitation artisanale légale et renforcer les capacités des exploitants.
• Régulariser et valoriser l’exploitation artisanale du bois dans le développement des entités territoriales décentralisées.
• Promouvoir des demandes de sciages légaux dans les points de vente urbains.

• Mise en place d’une méthode de caractérisation et d’évaluation de la dégradation forestière
• Élaboration de modèles d’accords entre exploitants et propriétaires coutumiers
• Mise en place et appropriation des dispositifs de réhabilitation forestière par une centaine d’ayants droit des communautés rurales
• Facilitation de la délivrance des permis d’exploitation artisanale par l’administration forestière centrale et déconcentrée
• Augmentation de 50 % des recettes fiscales tirées de l’exploitation artisanale

Ce projet vise une amélioration globale de l’exploitation artisanale du bois à travers l’élaboration et l’expérimentation d’opérations concrètes qui vont de la gestion de la ressource aux demandes finales de sciages dans les centres urbains. Pour faciliter l’intégration du secteur dans l’économie formelle, le projet met un accent particulier sur la mise en place d’incitations économiques à plusieurs niveaux de la filière et sur des appuis commerciaux, légaux et techniques aux acteurs qui s’engageront dans la légalité. À travers les expériences de formalisation conduite par le projet au Cameroun et en RDC, les leçons tirées pourront être appliquées à plus grande échelle.