Après la drogue, la contrefaçon et le trafic d’êtres humains, le trafic des espèces protégées est le quatrième au monde.
La criminalité organisée liée aux espèces sauvages (terrestres et maritimes) est devenue une menace sérieuse non seulement pour la conservation de la biodiversité, l’économie et le patrimoine culturel, mais aussi pour la sécurité et la stabilité politique de nombreux pays.
Dans la région de Maringa Lopori, le trafic des bonobos et des éléphants a des incidences catastrophiques sur ces espèces emblématiques menacées, qui sont chassées pour leur viande, les propriétés aphrodisiaques de certains de leurs organes mais aussi pour l’ivoire, ce malgré le statut de protection intégrale qui leur est conférée par la loi congolaise et la CITES.
L’ONG Juristrale en République Démocratique du Congo travaille sur cette problématique avec le projet d’appui à la lutte anti-braconnage et à l’application effective de la loi de protection la faune dans le Landscape de Maringa Lopori Wamba, projet que le FFEM soutient avec un financement de son programme de petites initiatives (PPI). Lundi 6 avril à Kinshasa, la collaboration entre les autorités congolaises et Juristrale a permis une importante saisie de 52 kg d’ivoire (25 pièces) suite au démantèlement d’un réseau de trafiquants et l’arrestation de 2 d’entre eux. L’équipe de l’ONG soutenue par l’ICCN (kesako ?) va suivre le dossier et s’assurer que les procédures et les sanctions soient appliquées conformément à la loi.
Un travail similaire est mené par l’ONG Alliance Nationale des Consommateurs et de l’Environnement (ANCE) au Togo, également soutenue par le FFEM-PPI, avec le projet « TALFF-Togo Application de la Loi sur la Faune et la Flore », qui bénéficie de l’expérience et du soutien du réseau EAGLE (en savoir plus : EAGLE ou LAGA) : le mardi 31 mars 2015, une opération conjointe entre ANCE et les représentants du Ministère de la Sécurité a permis d’arrêter un grand trafiquant de lamantins à Dekpoé au sud du Togo et de saisir plus de 20 crânes et 17 vertèbres. Les derniers lamantins du Togo, espèce intégralement protégée car menacée d’extinction sont chassés pour leur viande ; le commerce de leurs os, dont on ne connait pas la finalité.
Le suspect encourt une peine d’emprisonnement de 2 ans et une amende de 5 millions FCFA (7800 €), sans compter les dommages et intérêts qui peuvent être prononcés à son encontre.