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L’expérience de terrain de certaines ONG et entreprises privées actives dans l’électrification rurale par le biais de mini-réseaux se révèle être très utile aux bailleurs. L’Agence française de développement (AFD), l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et le Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM) capitalisent sur les acquis de ces acteurs en vue de rendre plus efficiente leur propre approche du secteur.

Cet article a été publié sur le site www.afd.fr

700 millions de personnes, essentiellement en Afrique, vivent toujours sans accès à l’électricité, et les investissements actuels restent encore insuffisants pour atteindre l’objectif d’un accès universel à l’énergie en 2030 (ODD 7). Il s’agit donc, pour les bailleurs qui financent ce secteur, d’accroître leur activité et de la rendre concrètement plus efficace sur le terrain.

Dans ce cadre, la forte expérience de terrain des Organisations non gouvernementales (ONG), et des acteurs privés actifs dans l’installation et la mise en œuvre de mini-réseaux électriques pour l’électrification rurale, est très utile à ces bailleurs pour la formulation de nouveaux projets. L’AFD, le FFEM et l’Ademe ont donc souhaité capitaliser sur ces acquis : « Les mini-réseaux sont des installations de production et de distribution d’électricité déployés dans les zones qui sont trop loin des réseaux électriques existants, explique Grégoire Léna, responsable équipe projet à la division Énergie de l’AFD. Ils peuvent fournir un service de qualité aux populations actuellement sans accès à l’électricité. Toutefois, nous constatons qu’un certain nombre de projets de mini-réseaux sont peu pérennes, ou que le taux de raccordement des clients reste parfois assez faible. »

Capitaliser pour être plus efficient

Pour mieux identifier et comprendre ces situations problématiques, mais également dégager des pistes de solutions, l’AFD et ses partenaires ont sollicité certains bénéficiaires de leurs financements, actifs dans le développement de solutions mini-réseaux. « Nous avons proposé à trois organisations de solidarité internationale, à savoir le Gret, le Geres et la Fondem, et à trois acteurs privés que sont Sagemcom, Nanoé et Innovations énergie développement (IED), de partager et de croiser leurs expériences en matière de projets d’électrification par mini-réseaux, fait savoir Marthe-Valère Feuvrier, chargée de mission Évaluation au département Évaluation et apprentissage de l’AFD. Notre objectif est de valoriser les bonnes pratiques, de catalyser les synergies et coopérations possibles entre ONG et acteurs privés. »   

Des acteurs qui ont été, pour certains, pionniers dans le développement des solutions mini-réseaux il y a une vingtaine d’années. « Nous souhaitons capitaliser sur les expériences respectives de ces acteurs aux logiques d’intervention et compétences différentes, explique Jérôme Gastaud, chef de projet Climat et énergie au FFEM. Au final, notre objectif est de comprendre les facteurs clés pour un passage à l’échelle, et de revisiter les modalités d’appui au secteur, en associant universalité et recherche d'efficience. » Par ailleurs ces acteurs sont porteurs d’innovation, dont il s’agit d’analyser les résultats et encourager la réplication des meilleures pratiques. « Les ONG apportent de l’innovation sociale dans les projets qu’elles mettent en place, et les acteurs privés ont apporté de l’innovation technique dans ce secteur », rappelle Iris Nicomedi, chargée de missions internationales à l'Ademe.

Des pistes d’amélioration possibles

Les travaux de capitalisation portaient notamment sur les modes opératoires des projets, sur la temporalité de leur préparation et de leur mise en œuvre, ainsi que sur les rôles des institutions publiques et des bailleurs de fonds. « Des enseignements et bonnes pratiques peuvent être retenus pour agir dans des contextes réglementaires parfois rigides ou inaboutis, explique Grégoire Léna. Cette mise en commun montre aussi l’appui nécessaire au renforcement des capacités locales, tant pour les opérateurs des infrastructures que pour les utilisateurs et l’écosystème économique local. »

De ces travaux ressortent plusieurs points d’amélioration possibles. L’anticipation, la flexibilité et un dialogue approfondi au niveau local apparaissent comme des clefs de succès pour les projets d’électrification. L’appui au financement des équipements productifs et des équipements d’usage a également été reconnu comme une nécessité pour assurer et maximiser les impacts.

Par ailleurs, la stimulation du vivier local d’entrepreneurs et la formation, notamment des jeunes, se révèlent essentielles au développement économique local et à la pérennité des infrastructures d’électrification. De plus, l’ambition du changement d’échelle en termes de couverture géographique et d’impacts suppose de créer des partenariats de long terme avec des acteurs locaux capables de porter cette ambition et d’accompagner sa mise en œuvre. La combinaison de ces approches – anticipation, flexibilité, dialogue, stimulation, appui aux usagers – contribue à la viabilisation économique de ces opérations et à la pérennisation des infrastructures.

Enfin, une flexibilité et une ouverture accrues, un encouragement à la recherche de synergie entre acteurs au niveau des procédures de sélection des projets par les organismes financeurs, permettraient de favoriser les innovations dans les modes de faire et dans les options techniques à disposition des bénéficiaires. Comme le résume Grégoire Léna : « C’est avec une diversité de modes d’accès à l’énergie et une diversité d’acteurs que l’objectif d’un accès universel pourra être atteint. »

Pour aller plus loin :

Le détail des retours d’expériences des ONG et des acteurs privés ainsi que les recommandations qui en découlent sont disponibles en ligne, sur une plateforme rassemblant les produits de cette capitalisation : fiches d’expérience et de recommandations, vidéo d’interview, verbatim d’acteurs de terrain. Ce contenu est organisé de manière didactique et interactive.

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