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À l’écoute des réalités du terrain, le FFEM dépasse la logique nord-sud
Les négociations en vue d’un traité international contre la pollution plastique reprennent cet été à Genève. Marine
Collignon, sous-directrice adjointe de l’environnement et du climat au Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, revient sur le rôle actif de la France dans ces échanges.
Entretien avec Marine Collignon, sous-directrice adjointe de l’environnement et du climat au Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
Quelle est la position défendue par la France dans le cadre de ce futur traité ?
Comme nous l’avons réaffirmé le 10 juin 2025 en signant l’appel de Nice pour un traité ambitieux et contraignant, notre priorité est d’arriver à un texte qui ne se préoccupe pas que de gérer ce type de déchets, mais s’attaque à la source du problème, c’est-à-dire à la réduction du plastique. Cela passe par une baisse de la production, l’interdiction des plastiques à usage unique, ou encore l’écoconception. Agir uniquement sur la collecte et le traitement ne suffit pas, nous le constatons en France et en Europe. En outre, cela ferait porter la plus grande part de la responsabilité sur les pays en développement, premières victimes de l’amoncellement de plastiques dans leurs décharges et cours d’eau.
Au-delà du plastique, comment la France s’engage-t-elle dans les différentes conventions internationales existantes contre les pollutions ?
Nous défendons une approche intégrée. En effet, si l’interdiction d’un polluant conduit à le substituer par un autre, cela ne fait que déplacer le problème. C’est aussi l’avis des 195 pays qui se sont réunis à Genève en mai 2025, pour la triple Conférence des Parties aux Conventions de Bâle, Rotterdam et Stockholm. Plusieurs avancées y ont été obtenues : élargissement de la liste des polluants organiques persistants (POP) interdits, renforcement de la réglementation sur l’exportation des déchets plastiques, lignes directrices pour plus de transparence dans le commerce de substances chimiques dangereuses, etc.