L’évaluation au FFEM : un pilier fondamental
Des évaluations au service de la redevabilité, de la décision et de l’action
L’un des rôles fondamentaux de l’outil évaluatif est de rendre compte du bon usage des fonds publics et de l’efficacité de l’aide. Il est en cela un outil de redevabilité, qui s’exerce autant auprès des contribuables que des bénéficiaires. Des évaluations de qualité permettent de s’assurer que la dépense publique contribue réellement à produire des impacts positifs là où elle est dirigée.
Mais il ne s’agit pas de restreindre le rôle de l’évaluation à celui d’un instrument de mesure et de contrôle, puisque son utilité se révèle bien plus vaste. Les évaluations et les capitalisations au FFEM sont en effet des outils stratégiques : il n’y a pas d’innovation sans évaluation et capitalisation. Elles forment un lien très fort avec l’innovation puisque ces exercices permettent d’identifier les pratiques et les procédés qui fonctionnent, de tirer les enseignements des projets, ainsi que les perspectives de passage à l’échelle. Elles fournissent également des informations capitales sur les effets réels des solutions et offre un regard réflexif sur les projets et la propre action du FFEM (stratégie, niches d’innovation, modalités d’accompagnement, etc).
Le FFEM évalue les projets en ex-post depuis 2002. En pratique, plus de 80% des projets achevés ont été évalués.
Une variété de modes d’évaluations
Les évaluations ne se limitent pas à leur variante ex-post, réalisées en bout de course d’un projet unique. Il existe une palette d’évaluations servant chacune une finalité spécifique :
- Les évaluations et les capitalisations par grappe de projets - thématiques, géographiques, appels à projets
- Les évaluations mi-parcours
- Les évaluations ex-ante
Au-delà des critères d’évaluation standards
Au même titre que nombre de bailleurs de fonds internationaux, le FFEM évalue son action au regard des critères d’évaluation des politiques publiques et de ceux développés par le Comité d’Aide au Développement (CAD) de l’OCDE. Toutefois, ces critères - pertinence, efficacité, efficience, impact, durabilité - ne suffisent pas toujours à rendre compte des réalités souvent complexes que le FFEM cherche à observer. Son engagement pour l’innovation au service de la protection de l’environnement et du développement économique et social suggère que des critères plus fins et plus proches des principes qui l’animent soient appliqués. Il a ainsi développé en interne et avec des partenaires spécialisés de nouveaux critères qui ont à présent incorporés dans ses évaluations :
- Un critère d’exemplarité environnementale du projet FFEM questionnant l’additionnalité et la valeur ajoutée du financement du FFEM dans un contexte donné
- Un critère de visibilité, évaluant si le projet a pu mettre en place des activités efficaces visant à sa promotion ou à la diffusion de ses activités et enseignements clés
- Un critère relatif à l’apprentissage collectif, évaluant les mesures mises en place pour favoriser des démarches à visée capitalisante
- Un critère relatif à la réactivité et à la flexibilité des partenaires et du FFEM, à la souplesse de la gestion du projet
Pour un « droit à l’essai »
Si l’évaluation et la capitalisation sont des démarches qui se doivent de souligner les succès des actions menées pour accompagner le passage à l’échelle, elles ne doivent pas s’empêcher d’identifier et d’assumer erreurs et échecs afin d’en tirer des leçons pour l’avenir, corollaires de l’expérimentation. Les écueils s’avèrent souvent particulièrement riche d’apprentissage. Le FFEM appuie des projets innovants qui n'auraient pas toujours été soutenus par d’autres bailleurs ; c’est son rôle de prendre des risques en pariant sur des modèles encore peu mis à l’épreuve. L’essai n’est donc pas pensé comme un échec, mais comme un détour potentiel qu’il s’agit parfois d’emprunter pour apprendre et améliorer l’action. Comme pour l’analyse des succès, celle des essais doit permettre de tirer des enseignements généraux, et transférables à d’autres échelles, à d’autres contextes.