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Protéger la biodiversité, c’est aussi une question de sécurité alimentaire et d’économie locale
Le récif méso-américain (MAR) s’étend le long des côtes atlantiques du Mexique, du Belize, du Guatemala et du Honduras. Le MAR Fund est un fonds partagé par ces pays, chargé de financer et de coordonner les actions de conservation au sein de cet écosystème remarquable.
Entretien avec Maria José Gonzales, présidente, MAR Fund
La France est très mobilisée à l’international pour que l’objectif 30x30 soit atteint. Un partenariat comme celui du FFEM avec le MAR Fund est-il un levier efficace pour y arriver ?
Oui, c’est un moyen efficace de traduire l’ambition globale en actions locales. Les acteurs régionaux ont une connaissance approfondie des réalités du terrain, du contexte culturel et des besoins des communautés. En collaborant avec eux, les agences internationales savent que les efforts de conservation qu’ils financent seront stratégiquement alignés sur les objectifs mondiaux, tout en étant pertinents et efficaces localement. Prenons l’exemple du Cayman Crown Reef, une zone du Réseau d’Aires Marines (RAM) particulièrement riche en biodiversité. Grâce au partenariat FFEM-MAR Fund, nous avons réussi à le faire reconnaître et protéger par les 2 pays qui le bordent : le Guatemala qui y a établi une zone de fermeture de 10 ans, et le Belize qui a étendu jusqu’à lui sa réserve marine de Sapodilla Cayes. Mais, pour une protection de long terme, nous avons aussi accompagné les pêcheurs dans la diversification de leurs activités, afin qu’ils gagnent en résilience.
En quoi les aires marines protégées sont-elles essentielles pour cette région ?
Elles contribuent à maintenir la connectivité écologique dont dépendent de nombreuses espèces pour survivre et prospérer. Les protéger n’est pas qu’une question de conservation. C’est aussi une question de sécurité alimentaire et d’économie locale (pêche, tourisme, etc.).