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La Selva Maya, un modèle de gestion communautaire

En 1996, le Guatemala confiait à des autochtones la gestion de concessions dans ses aires forestières protégées. Marie Ange Ngo Bieng, écologue au Cirad, nous explique pourquoi ce cas est exemplaire.

Entretien avec Marie Ange Ngo Bieng, écologue au Cirad

La gestion communautaire des écosystèmes n’est pas toujours gage de réussite. Pourquoi le modèle guatémaltèque fonctionne-t-il ?

Au milieu des années 1990, après la guerre civile, le gouvernement du Guatemala a choisi de faire confiance aux communautés locales de la réserve de biosphère Maya. Plutôt que de les déplacer, il leur a confié la gestion de concessions forestières dans la zone d’usages multiples de cette réserve, mais en définissant précisément les activités autorisées et encadrées par des règles strictes : exploitation durable du bois et agriculture limitée à l’autoconsommation. Résultat : les taux de déforestation sont quasi nuls au sein de ces concessions. À l’inverse, les zones voisines sont fortement dégradées par l’élevage intensif, les feux illégaux et le narcotrafic.