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La zone de transition, entre les mangroves et le biotope continental, nous préoccupe davantage

L’association sénégalaise Nébéday est un exemple d’organisation de la société civile qui, après avoir été soutenue par le Programme des petites initiatives (PPI), le FFEM et le Comité français de l’UICN, a réussi à gagner suffisamment en crédibilité pour obtenir une aide directe du FFEM. Jean Goepp, son directeur, revient sur ce parcours.

Entretien avec Jean Goepp, directeur de l’association Nébéday

Quelles actions menez-vous dans la région pour protéger les écosystèmes côtiers et forestiers ?

Nous avons contribué à régénérer les mangroves. Aujourd’hui, celles-ci se portent bien. Les replantations de palétuviers servent surtout dans le cadre d’actions d’éducation des enfants à l’environnement. La zone de transition, entre les mangroves et le biotope continental, nous préoccupe davantage. Comme la mer monte, les sols se salinisent. Nous y introduisons donc des végétaux plus résistants au sel. Mais nous n’agissons pas que dans le delta. Dans le centre du pays, par exemple, nous avons travaillé avec des coopératives de femmes pour créer un charbon de paille, substituable au charbon de bois. Et dans le Nord, nous avons installé plus de 30 000 foyers améliorés, nécessitant 2 à 3 fois moins de bois pour la cuisson des aliments. Cela contribue à réduire la
pression sur les forêts. 

Quel rôle ont joué les aides reçues du PPI ?
En quoi ce type de programme est-il important pour les initiatives locales dans les pays du Sud ?

Jusqu’à récemment, même si nous avions un plan stratégique et des solutions, nous étions trop petits pour que les bailleurs classiques aient confiance en notre capacité à gérer un budget conséquent. Le PPI, créé par le FFEM et le Comité français de l’UICN France, a donc été bienvenu. L’équipe était à l’écoute et a proposé des formations et des visites d’échange avec d’autres porteurs de projets. Surtout, le fait d’avoir eu plusieurs subventions du PPI a été un gage de sérieux auprès de l’Union européenne, puis du FFEM, pour obtenir de plus gros montants.