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COGITO final event
Le bassin méditerranéen est considéré aujourd’hui comme un hotspot (point chaud) de la biodiversité mondiale. Sa flore exceptionnelle comprend entre 15000 et 25000 espèces, dont 60% sont uniques à la région. Néanmoins, la surpêche, le développement côtier, ainsi que les impacts du changement climatique fragilisent cet écosystème, faisant de la Méditerranée l’une des régions marines les plus menacées du monde. Depuis des années, la préservation de la Méditerranée fait l’objet d’une coopération régionale qui s’est concrétisée par le projet COGITO. Le FFEM a participé à l’événement final du projet qui s’est tenu à La Londe-les-Maures du 15 au 19 avril 2024 dans le cadre du 16ᵉ édition de l'atelier régional d'échange d'expériences de MedPAN, un des porteurs du projet COGITO.

Les Aires Marines Protégées (AMP) sont reconnues comme des outils indispensables pour protéger et gérer les océans qui font face aux pressions anthropologiques et naturelles. La création d’une AMP doit s’accompagner d’une gestion efficace de la zone pour apporter des résultats plus durables. Cette démarche nécessite la mobilisation des institutions publiques, des acteurs privés et des organisations de la société civile.

Depuis plus de 30 ans, le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) intervient sur la protection et la gestion des milieux marins et côtiers, notamment les AMP, en encourageant la synergie entre les différents acteurs impliqués. En Méditerranée, cet engagement s’est concrétisé par le projet COGITO « Confronter la gestion intégrée et durable des territoires littoraux, insulaires et marins et des aires marines protégées en Méditerranée », développé conjointement par le Conservatoire du littoral, l’initiative PIM, le réseau MedPAN, et le WWF Méditerranée.

L’objectif du projet COGITO est de contribuer à l’accompagnement et à la consolidation du processus de gestion intégrée et de résilience des zones littorales, insulaires et marines de Méditerranée, au bénéfice des écosystèmes et des communautés locales. Ce projet se focalise également sur les enjeux de cogestion de territoires ciblés, afin de les reproduire à plus large échelle. Les sites pilotes spécifiques incluent :

  • Le Maroc : l’archipel d’Essaouira, Djebel Moussa, le parc national d’Al Hoceima et la lagune de Nador
  • L'Algérie : le parc national de Taza, les îles Habibas, le parc national de Gouraya et le parc national d’El Kala
  • La Tunisie : l’archipel de la Galite, l’archipel de Zembra et la péninsule du Cap Bon, les îles Kuriat et la baie de Monastir, les îles de Gremdi, Roumadiya, Sefnou, et Tabarka
  • L'Albanie : l’île de Sazani, le parc marin de Karaburun-Sazan et la baie de Vlora, le Cap Rodonit et la baie de Lalzi
  • La Turquie : la SEPA de Kaş-Kekova et la SEPA de la péninsule de Datça
  • Le Liban : la réserve naturelle des Îles du Palmier
La péninsule de Datça en Turquie
La péninsule de Datça en Turquie

 

L’événement final du projet COGITO, organisé à La Londe-les-Maures du 15 au 19 avril 2024, a marqué la conclusion de six années de partenariat dédié à la cogestion des AMP en Méditerranée. Les intervenants ont présenté les résultats et les recommandations du projet.

Depuis 2018, différents sites en Albanie, Algérie, Liban, Maroc, Tunisie et Turquie ont développé leurs systèmes de cogestion pour préserver les environnements marins. Selon Fabrice Bernard, délégué Europe et International au Conservatoire du Littoral, la cogestion repose sur une collaboration de tous les acteurs territoriaux. Il explique :

Pour le Conservatoire du Littoral, il était essentiel de trouver des moyens pour accompagner efficacement les îles, les côtes et les océans. Nous avons constaté que l’essentiel était de mobiliser et de former les ONG locales à la gestion des espaces naturels en complément et en cogestion avec les Etats et les agences publiques.

Jbel Moussa
Jbel Moussa, Maroc

 

Le projet COGITO a permis de franchir un cap en matière de cogestion opérationnelle, en prouvant l’utilité de ces collaborations pour des actions concrètes sur le terrain. Les résultats sont encourageants : une gouvernance renforcée, une participation active des communautés locales et une meilleure intégration des connaissances scientifiques. Constance Corbier, qui, au FFEM, a soutenu et accompagné ce projet depuis le début, déclare :

Au départ, l’une des principales préoccupations était de savoir si ces quatre partenaires pourraient travailler ensemble de manière harmonieuse et complémentaire. Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que cette difficulté a été surmontée.

Découvrez l'interview complète de Constance Corbier :

                                                                                                                                                                                                    

Les six sites pilotes soutenus par le FFEM témoignent déjà d’une transformation positive, tant sur le plan environnemental que socio-économique. Le projet a également montré une complémentarité avec de nombreuses autres initiatives environnementales en Méditerranée et, bien qu’il soit arrivé à son terme, le projet ouvre la voie à de nouvelles opportunités de collaboration pour la protection de la Méditerranée.

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