
En cette journée internationale des forêts sous le signe « Forêts et innovation : de nouvelles solutions pour un monde meilleur. », coup de projecteur sur les projets innovants soutenus à travers le monde et notre capitalisation sur la gestion durable des forêts en Afrique Centrale.
LUTTER CONTRE LA DEFORESTATION
Pour lutter contre la déforestation, la dégradation forestière et le changement d’affectation des terres, le FFEM accompagne les producteurs dans la mise en place de pratiques « zéro déforestation » viables, que ce soit pour des filières d’exportation ou vivrières. Il encourage des dispositifs de suivi et de contrôle efficaces et transparents. Il porte également une attention particulière aux pratiques d’abattis-brûlis et à la production de bois-énergie. Il soutient ainsi des initiatives qui contribuent à la réglementation européenne de lutte contre la déforestation importée.
Le projet "PRM2" supervisé par l’association NITIDAE et soutenu par le FFEM et ses partenaires (UE, AFD, Ministère de la Transition Écologique et de la Transition des Territoires) vise à consolider l’approche « paysage » déjà mise en œuvre dans ces trois aires protégées et leur zone périphérique. Il s’agit là de formaliser des outils nécessaires à l’émergence de filières zéro déforestation, conciliant développement durable et préservation des ressources naturelles.
Depuis 2021, en Colombie, en Équateur et au Pérou, le FFEM aux côtés de ses partenaires Alliance Bioversity-CIAT, Kaoka et Conservation International contribuent à la mise en place de filières cacao bioéquitable « zéro déforestation » pérennes et rémunératrices pour les producteurs grâce au projet « CACAO D’EXCELLENCE ». Son ambition : l’obtention d’une certification bio ou équitable de 445 hectares et 460 hectares de nouvelles plantations en agroforesterie.
Emmanuelle Poirier-Magona, Responsable au FFEM des projets sur l'Agro-écologie, les filières zéro déforestation, le pastoralisme et l'agriculture urbaine précise :
Le projet « Cacao d’excellence durable » est un projet ambitieux. Pour y parvenir, un partenariat a été mis en place entre plusieurs acteurs qui apportent chacun et chacune leur expertise : culturelle & locale, scientifique, technique, économique et environnementale. La force du projet réside dans ce partenariat entre les producteurs et productrices et leurs coopératives qui sont au cœur des actions menées sur le terrain, des instituts de recherche (CIAT et ICRAF), de l’ONG de conservation (CI) et de l’entreprise de cacao bio-équitable engagé (Kaoka). C’est cette mobilisation collective qui permettra d’assurer une production durable, rémunératrice et qui préservera les écosystèmes.
Dans la région amazonienne, le projet « TERRINDIGENA » en partenariat avec l’Agence française de développement (AFD) vise à renforcer la protection de plus de 17 millions d’hectares de territoires au Brésil, en Colombie et en Équateur, en collaboration avec 18 organisations indigènes.
C’est également l’enjeu du projet "RESERVES VITALES" en partenariat avec le Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique et de Conservation International, lancé pendant lors de la COP 28, vise à contribuer à la préservation de la forêt amazonienne tout en assurant un meilleur bien-être humain par la création, la protection, la gestion et le financement durables d'une nouvelle génération de zones protégées, en tant que réserves vitales, zones riches en carbone « irrécupérable » et biodiversité.
Selon la FAO le rythme de déforestation s’est ralenti ces dernières années passant de 16 millions d’hectares par an en 1990 à 10 millions par an sur la période 2015-2020, les initiatives de préservation des forêts se multiplient et le nombre de zones protégées augmente.
GÉRER LES FORÊTS DE MANIÈRE DURABLE ET CONCERTÉE & LUTTER CONTRE LA DESERTIFICATION
Le FFEM encourage également des projets visant la préservation et la restauration des paysages forestiers, qui équilibrent les différents usages en tenant compte de la conservation des forêts, de leur valeur sociale et des intérêts économiques. Il accorde une attention particulière à la reconnaissance des droits des populations locales. Le FFEM soutient les démarches intégrées et concertées d’aménagement durable des territoires forestiers et le développement de modèles pérennes pour la gestion forestière. En zones sèches, le FFEM favorise les systèmes agro-sylvopastoraux soutenables via des systèmes qui contribuent à la gestion durable des terres et des ressources naturelles et au développement économique des territoires.
Au Sénégal, par exemple, l’élevage contribue pour 4% au produit intérieur brut et 30% de la population vit des produits d’élevage. Le secteur est essentiel pour la sécurité alimentaire du pays. La principale zone d’élevage est le Ferlo, un territoire semi-aride qui couvre 40% du pays et compte pour 2/3 du cheptel national. Le projet « DUNDI FERLO » en partenariat avec entre autre l’AFD et AVSF vise à améliorer la gestion des ressources pastorales locales caractérisées par l’accès partagé à l’espace et aux ressources naturelles : pâturages, eau et bois. dans la région du Ferlo et dans la Vallée du Fleuve Sénégal, et lutter contre la désertification dans cette Région particulièrement vulnérable au changement climatique.
Le FFEM promeut les plans d’aménagement forestier comme un outil précieux pour veiller à la gestion durable des forêts. Cet accord de longue durée entre des concessionnaires privés ou des communautés locales et les États fait émerger des modes d’exploitation durable des ressources, que le FFEM contribue à faire reconnaître en soutenant l’écocertification. Pour préserver la biodiversité de ces milieux, le FFEM appuie la création et la structuration d’aires protégées inclusives des populations locales. Il soutient la valorisation des forêts pour lutter contre les changements climatiques grâce au mécanisme REDD+, fondé sur les paiements pour services environnementaux.
La valorisation des démarches zéro déforestation et le partage de pratiques forestières plus responsables grâce à des travaux de capitalisation d’envergure, font partie des objectifs prioritaires du FFEM. Ils visent à favoriser une gestion durable des territoires agricoles et forestiers. Cette approche transversale s’appuie sur le soutien de projets locaux en collaboration étroite avec les populations locales, des spécialistes et des acteurs privés.
En matière de gestion forestière durable, le FFEM a élaboré avec ses partenaires un ouvrage de capitalisation « CAP’Sur la gestion durable des forêts en Afrique Centrale » détaillant 6 recommandations concrètes pour les forêts d’Afrique centrale. Comme l'indique Sébastien Treyer, Directeur général de l'IDDRI et Président du Comité Scientifique et Technique du FFEM :
La dynamique d’échanges croisés entre chercheurs, sociétés forestières, autorités publiques et bailleurs de fonds oblige à un questionnement collectif riche d’enseignements pour l’avenir de ces forêts, identifiant les forces et les difficultés à surmonter à court, moyen et long terme, en particulier les enjeux de réinvention des modèles économiques.
LUTTER CONTRE LES RISQUES D’ORIGINE CHIMIQUE
Enfin, dans le cadre de sa stratégie intégrée, le FFEM promeut également les approches préventives et les mesures de remédiation visant à réduire l’exposition aux produits chimiques des écosystèmes, de la faune et des populations dans une approche One Health.
Sur le plateau des Guyanes, le FFEM et ses partenaires contribuent par exemple à réduire la contamination mercurielle avec un projet d’élimination du mercure dans le secteur aurifère, tout en freinant la déforestation minière.
Refuge pour la biodiversité, puit de carbone, source d'activité économique et énergétique, Les enjeux liés à la forêt illustrent l’importance d’une approche intégrée qui est au cœur de la stratégie du FFEM.
La thématique de l’innovation choisie pour cette journée internationale des forêts 2024 est au cœur de l’action du FFEM afin d’essaimer des solutions pertinentes et efficaces à visée transformationnelle et ainsi réussir la transition vers des modèles de développement plus durable.